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		CARNET DE ROUTE N° 7/58
					" SIBERIE-INDE : dans la peau des Evadés du Goulag "
				12 JUIN 2006 /VLADIVOSTOK, RUSSIE.     Jour de pluie a Vladivostok   Le direct Moscou-Vladivostok est encore a l'heure. A 8h 15, ce jeudi 6 juin, il arrete ses 15 wagons a son terminus, la gare de Vladivostok, le "seigneur de l'est" en russe. De prime abord, la ville ressemble a une lointaine banlieue londonienne, faite d'immeubles defraichis en briques rouges et de bidonvilles ou s'entreposent carcasses de voitures et autre dechets du monde industriel. Igor, (son nom a ete change car son activite est somme toute illegale), le controleur du wagon, n'en a cure. Depuis des annees, il parcourt les 9650 km separant la capitale de la plus grande ville de l'extreme-orient russe. Le trajet dure 15 jours. Sept dans un sens et 7 dans l'autre... Ensuite,il prend deux semaines d`un conge bien merite. Et bien rempli, car cette vacance lui permet d`ecouler son traffic : l`achat et la vente du caviar rouge siberien, une specialite autant appreciee, sinon plus, que son equivalent noir de la mer Caspienne. Les specialistes en vantent la texture, son gros grain et sa parfaite salinite. La meilleure periode pour s`en procurer s`etend sur les mois d`ete. Pendant cette saison, le produit est croquant a souhait. A khabarovsk, a quelques 9000 km a l`est de Moscou, on y trouve quelques unes des meilleures productions de toute la Russie. Sur les quais du transsibérien, quelques femmes en vendent pour 150 roubles (5 euros) les 300 grammes. Igor, pour vous les amener a Moscou, vous les propose a 1000 roubles (30 euros) le kilo. Une affaire pour les Moscovites ou le produit s`echange a 1500 roubles le kilo pour un salaire net moyen d`environ 11 000 roubles. Si ces petites boules roses vous interessent, Igor prendra votre numero de portable et vous contactera en temps et en heure. Il n`y a p as de petits profits dans l`ex-URSS. Le prepose du transsiberien, comme tous ses concitoyens, a besoin d`argent. Dans son train, tout est donc monnayable. La douche coute ainsi 50 roubles (1.5 euros). En fait, il s`agit pour Igor de preter un cordon et un pommeau de douche a placer sur le r obinet des toilettes du wagon. Le chargement d`un telephone portable ou d`une batterie est negocie au meme tarif a moins que l`on puisse le demander a Elena, l`autre preposee du chemin de fer. Elle ne ponctionne pas le chaland aussi fermement. Ou a Tatiana, la controleuse de l`autre wagon qui ne demande pas d`argent pour effectuer ces services. A Vladivostok, la temperature frole les 10 degres. La ville est grise, luisante sous la fine pluie qui s`abat sur ce port de guerre, ouvert aux etrangers depuis le debut des annees 90. Le temps de negocier le taxi pour rejoindre l`aeroport, nous montons dans une des tres nombreuses voitures japonaises qui peuplent les routes de ce bout du monde russe, coince entre la Coree-du-nord, au sud, l`oce an pacifique et les cotes japonaises a l`est et le voisin et geant chinois a l`ouest. « Ici, persifle un Russe desabuse, mais existe-t-il des russes non-desabuses, les Japonais nous refilent tous leurs produits de seconde main ». Se monte alors sur toute la region un commerce de voitures neuves et d?glinguees mais bon marchees, de machines-outils depassees, de tracteurs defraichis made in empire du soleil levant. « Ces Japonais sont tres malins, poursuit notre homme. Cela leur permet d'ecouler des marcha ndises dont ils n`ont plus besoin. Cela leur evite aussi de devoir gerer la transformation et le recyclage de produits anciens et tres souvent polluants ». L`aeroport de Vladivostok est constitue d`une entree double. L`une concerne les vols nationaux qui vous transportent aux quatre coins de la sainte Russie. Il fourmille comme une ruche. Tous les peuples de l`ancien empire se sont donnes rendez-vous ici : des Tchoukouchs (population de type Inuit) qui s`envolent pour le g rand-nord russe, des Caucasiens qui retournent vers leurs pays plus ensoleilles ou des Russes bon teint qui viennent faire des affaires a pres de 10 000 kilometres de l'epicentre moscovite. Le second hall a ete pompeusement baptise aeroport international de Vladivostok. Ce jeudi 6 juin, trois vols sont au programme : une destination pour Beijing (Pekin), une pour Tokyo et une pour Pyong-Yang (Coree-du-Nord). Vladivostok peut ainsi s`enorgueillir d`etre l`un des seuls aeroports au monde a proposer un vol direct vers le tres dictorial pays de Kim Jong-il. Alors qu`une poignee de voyageurs coreens s`enregistre, les employes de la compagnie nationale vaquent a leurs occupations sous les portraits de Kim jong-Il, l`actuel dictateur, president, president du Comite de la defense nationale et Secretaire general du Parti ouvrier coreen et de feu son pere Kim Il-sung. On n`est jamais trop protege. Gwenole     LA PHOTO DU JOUR
				L'expédition Paris-Kaboul. Dernières infos sur l'Afghanistan avec Le Point
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