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-> Survie en milieu hostile

LE FROID

AVERTISSEMENT :
il est vivement conseillé de se rendre chez son médecin traitant avant tout voyage. Nous vous rappelons que ceci n'est qu'un guide de conseils,ils sont basés sur des expériences partagées, il ne peut donc en aucun cas servir de référence finale à un traitement. Avant application, faites en part à votre médecin.

L'homme est un être homéotherme; cela veut dire que son organisme tentera de maintenir en toute circonstance la température du corps autour de 37°C.
Malgré cela, l'organisme peut faiblir et le froid prendre le dessus.

Explication clinique de l'adaptation au froid.
Réaction en situation de défense maximale; pour un sujet ni blessé, ni fatigué mais victime d'un choc thermique soudain (chute dans l'eau par exemple)

1. frissons généralisés et mise en route des systèmes métaboliques, circulatoire, respiratoire.
2. puis épuisement du corps par le frissonnement
3. baisse de la température
4. début de la rigidité musculaire
5. apparition des troubles psychiques: obnubilation, léthargie...
6. et à partir de 31°C inconscience complète.
7. la mort survient le plus souvent entre 26-27°C

Rappel des facteurs de refroidissement:
1. la radiation : l'homme émet en permanence des radiations de chaleur donc une perte d'énergie.
2. la convection : qui est un mouvement de fluide créé par un changement de température, est dans le cas décrit le vent.
3. l'évaporation : une goutte de sueur est émise pour refroidir le corps.
4. la conduction : surtout dans l'eau où le refroidissement est 20 à 30 fois supérieur à l'air.

Les moyens de lutte contre le froid
1. par croissance de la thermogenèse
2. par diminution de la thermolyse: par thermogenèse:

La thermogenèse est la création de chaleur par l'organisme. Il y a trois modes:
1 volontaire et 2 involontaires.
a- l'exercice physique permet de se réchauffer musculairement. Cela nécessite deux conditions; la 1ère que l'on soit en condition aérienne, non dans l'eau; la 2ème que l'on ait suffisamment de réserves alimentaires. Car, étant donné que toute activité musculaire produit quatre fois plus de chaleur que d'énergie mécanique, il convient de pouvoir s'alimenter.

Explication clinique: L'importante perte de chaleur ne passe pas par le noyau central mais se limite à la coque périphérique, elle consomme donc de l'énergie en ne le réchauffant que de manière musculaire.

b- le frisson thermique correspond à la réponse de l'organisme face aux agressions thermiques extérieures. Son efficacité est limitée tant en intensité que dans le temps. Le frisson est l'équivalent d'abord d'une alarme (mal couvert, trop exposé...) mais également d'un outil de recourt final face au froid: en effet il permet de relever partiellement la température du corps.

c- croissance des combustions de l'organisme; grâce aux sécrétions hormonales du corps développées lors de la phase de stress.

La thermolyse est la destruction de chaleur par l'organisme. elle se fait surtout par la "coque périphérique". En cas d'agression thermique froide, une réduction de flux sanguin au niveau de la peau est générée. Le sang est donc surtout concentré dans le noyau central du corps, cela s'appelle une vasoconstriction.
Ceci explique la couleur pâle des pores cutanés.

Mesures préventives de survie au froid.
-l'acclimatation.
la capacité à s'adapter est un exercice qui doit être mené comme un entraînement sportif dans lequel une psychologie de progressivité, de régularité, de volontarisme et de persévérance est fondamentale.
De manière physique, un entraînement d'endurance est également vital: des sports tels que le jogging et la natation permettent une bonne gymnastique vasculaire (vasodilatation et vasoconstriction) favorisant une adaptation thermique optimum et par conséquent la survie.

Se nourrir en zone froide
Dans ces climats un individu en situation normale a besoin d'environ 4000 calories par jour dans lesquels les glucides représentent 60%. N'oubliez pas de boire afin d'éviter d'éventuelles crampes, mais surtout car dans le froid il y a beaucoup de pertes hydriques
Ainsi, on peut noter que les protides apportent beaucoup d'énergie musculaire mais entraînent une digestion complexe et longue; les glucides sont tout aussi caloriques mais plus rapidement assimilables ; les lipides sont les plus caloriques mais demandent un entraînement pour être correctement assimilés.

Dans un milieu froid, il convient donc d'avoir des rations composées: de charcuterie, de fromage, de thé/café, de pain, de noix/noisettes/amandes, de chocolat, de fruits secs, de lait/lait concentré. protides pour bien dormir puisque provoque l'échauffement du corps par la digestion pour être totalement acceptés par l'organisme.

Besoin hydrique
Boire est fondamental. Surtout ne pas attendre d'avoir soif pour s'hydrater.

Rappel: c'est entre autres par un manque hydrique que les hallucinations apparaissent. Contrairement à ce que l'on croit, il est autant, voire plus important, de boire en milieu froid qu'en ambiance chaude.

Explication:
1- l'air froid a généralement un taux d'hygrométrie faible. D'autant plus faible qu'il fait froid. Ce qui a pour conséquence d'accroître l'évaporation cutanée et surtout le dessèchement des muqueuses.
2- le froid n'empêche en rien de transpirer.
3- le fait d'uriner est accru par l'effort physique tant pour se réchauffer que dans l'effort normal.
4- l'écoulement nasal est non négligeable, rappelez-vous...
5- un effort physique a un rendement moins bon en atmosphère froide, ce qui a pour conséquence d'augmenter la durée ou la puissance de l'effort et finalement la consommation de l'organisme en eau.

En somme, il faut boire beaucoup d'eau ; mieux vaut en consommer trop que pas assez.
L'alcool peut avoir une vertu "réchauffante" de manière immédiate car la vasodilatation permet de réchauffer les extrémités. Mais, à terme, son élimination est plus longue; il va donc consommer plus d'énergie. Il joue alors le rôle d'un aliment toxique et réduit considérablement la résistance au froid.
Par ailleurs, l'excès d'alcool joue le rôle de vasodilatateur, ce qui a pour finalité de réchauffer la coque et non le noyau, ainsi qu'un état de somnolence.

Facteurs individuels de résistance au froid.
traverser une zone froide est une réelle épreuve, il convient de faire vérifier pour soi et son équipe que l'on st capable psychologiquement et physiquement d'en affronter les conditions.

1- le métabolisme: (ensemble des transformations chimiques et biologiques qui s'accomplissent dans l'organisme.) si l'on croyait que la capacité d'individus également entraînés, à s'adapter au froid dépendait de leur vasomotricité (aptitudes des vaisseaux et capillaires à varier de diamètre) aujourd'hui des spécialistes pensent que le polymorphisme s'exerce aussi sur le métabolisme "basal": si certains sont mous ou toniques, gras ou maigres, l'activité métabolique a, elle aussi, son "caractère". Ainsi, certains sujets sont exothermiques et d'autres endothermiques; en d'autres termes, les premiers sont peu frileux car ils dégagent beaucoup de chaleur alors que les seconds conservent la chaleur produite dans le noyau.

2- la force physique: avoir un entraînement et être en bonne forme physique est un atout non négligeable. Ne pas fumer, ne pas boire et ne pas se droguer constituent des chances supplémentaires. Mais une personne en bonne forme physique n'est pas à l'abri des risques. Aussi, avant toute expédition, il est important de consulter son médecin afin de détecter une maladie latente qui peut ne pas se révéler dans le quotidien mais faire l'effet d'une bombe en expédition.

3- l'âge n'est pas un facteur dominant dans le choix, néanmoins il est bon de savoir qu'avec les années qui passent (surtout autour de 65 ans), le frissonnement est beaucoup moins important. Non que les personnes âgées soient moins frileuses, mais que leurs tissus nerveux et les circuits réflexes sont érodés et que l'influx d'adrénaline est moins important aussi.

4- la personnalité. là encore il est indéniable que la résistance d'un individu dépend de l'étroite relation établie entre le mental et le physique; l'individu volontaire résistera sûrement mieux que le "requis". Il est possible alors de dire qu'il y a un fort rôle psychosomatique dans la survie. On comprend donc que l'entraînement mental doit être tout aussi efficace que l'entraînement physiologique.

 

Blessure:

les gelures et engelures gelures:
congélation des chaires. deux types : interne et cutanée Cutanée : une couche blanche se forme sur la peau. Elle a un aspect dure à la surface mais les tissus restent souples sous l'épiderme. En intervention rapide la peau se régénérera rapidement. Interne : la congélation est interne et n'est pas diagnosticable de l'extérieur.

La gelure interne intervient selon deux protocoles:
1-"elle accompagne l'hypothermie finale chez un sujet épuisé qui ne lutte plus. Elle est indolore et ne constitue alors qu'un symptôme non déterminant dans la survenue de la mort."
2-"peut survenir chez un individu en pleine activité, le privant alors de l'un de ses membres et devenant la cause unique de l'hypothermie et de la mort." rappel: c'est une blessure insidieuse car progressive et indolore. Seule une perte de sensibilité et un engourdissement se manifestent à vous. La vigilance s'impose!

Origine: "l'eau du protoplasme cellulaire gèle au cœur de la cellule, provoquant une hyper concentration saline et un déséquilibre osmotique et colloïdal, incompatible avec la vie au-delà d'un certain seuil"

Quelques trucs pour les éviter:
ne pas être alcoolique, éviter le mauvais entraînement sportif, avoir bonne capacité d'acclimatement, éviter la déshydratation hydrique, bien s'alimenter, avoir un bon équipement et appliquer des isolants graisseux autant que textiles.

Quelques trucs pour les soigner:
- avant le traitement, administrez un antidouleur.
- immergez le membre gelé dans une bassine d'eau à 43°C, pas plus car la brûlure par réaction thermique se fait à un degré prés, ce qui entraînerait des conséquences catastrophiques. Après 20 à 30 minutes la peau doit passer d'une couleur blanche à une couleur parme.
- les cloques sont normales, vérifiez qu'elles n'éclatent pas sinon continuez le traitement avec une pommade désinfectante et des gazes stériles. Ne surtout pas découper la peau avant qu'elle soit en état de décomposition avancée.
- un traitement peu soigneux des plaies peut entraîner la gangrène. -surtout, ne pas frictionner, cela aggrave la gelure. Eviter également de plonger le membre dans une bassine bouillante ou un four, cela ne ferait qu'y ajouter une brûlure cutanée. le traitement est difficile

 

Lamajorité des informations de ce chapitre sont issues de consultations de spécialistes de la montagne ainsi que d'informations tirées d'ouvrages sur la survie: "Survivre" de Xavier Maniguet et "Survie" de Guy Croisiaux.
Pour aller plus loin consultez leurs ouvrages, ainsi que votre médecin du sport.

 

 
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