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MEDECINE (de voyage) SANS MEDECIN

 

 

 

RAPPEL

Ce guide succin, bien que visé par un médecin, n'est pas exhaustif. En aucun cas Taklamakan ne peut être tenu responsable; nous proposons ici des astuces de diagnostic afin d'aider les expéditionnaires sans médecins. Savoir diagnostiquer c'est pouvoir commencer à se soigner.

Si vous décelez l'un des problèmes suivants, rendez-vous rapidement chez un docteur.

En expédition, avoir un médecin dans le groupe est un luxe fort rare. Il faut donc pouvoir réagir afin d'attendre d'en consulter un. Ici, l'objectif est de proposer des solutions palliatives en attendant toute intervention médicale.

 

Les plaies
Une hémorragie. Très impressionnante, le traitement est simple, mais délicat.

  1. Localiser l'origine du saignement.
  2. Surélever l'endroit qui saigne, si possible plus haut que le cœur
  3. Pour un petit bobo, un simple sparadrap suffit.
  4. En revanche, pour une plaie plus grave, faire une pression directe sur la blessure en ayant pris soin de retirer les corps étrangers. Refermer les berges de la blessure en les pinçant et appuyer avec une gaze (pas de coton, ça colle et laisse des fils). La pression doit être exercée pendant 10 minutes minimum montre en main. Un caillot doit se former, qui bloquera les pertes de sang.
    Si tel n'est pas le cas recommencer en ajoutant une gaze par-dessus. Retirer la précédente risquerait d'arracher un éventuel caillot naissant. Pour une lésion artérielle (sang qui gicle par à-coups) faire un bandage compressif avec une gaze un caillou plat de la taille de la blessure par-dessus et un bandage assez serré. Retirer le caillou après une heure
  5. Vérifier que le membre sous le bandage ne soit pas trop serré : pâle, bleuté, fourmis.
  6. Immobiliser, car le moindre mouvement peut rompre le caillot. Selon la blessure ne pas hésiter à attendre plusieurs jours avant d'évacuer le blessé.
  7. Contrôler car le saignement peut reprendre.
  8. Pour une blessure béante fermer la plaie.
  9. Etat de choc ; placer les jambes plus hautes que la tête.
  10. Ne pas faire de garrots.
  11. Refaire le pansement 1 ou 2 jours plus tard.


    Infection. D'abord se nettoyer les mains, puis utiliser du linge lavé et propre. Nettoyer soigneusement. Avec du savon, sinon de l'eau. Puis avec un antiseptique. Ne pas laisser en place un pansement mouillé.

  12. Comment détecter une infection :
    1. son aspect : jaune crémeux, rougeâtre, verdâtre. Ne pas confondre les dépôts blanchâtres de fibrines qui font partie de la cicatrisation.
    2. L'odeur : ça sent mauvais généralement, mais pas systématiquement.
    3. Douleur : normalement au bout de trois jour ça diminue, si tel n'est pas le cas, attention !
    4. Rougeur : si elle s'étend plus que le bord immédiat de la plaie, danger !
    5. Enflure : présente après le choc. Si, en revanche, elle augmente après le 2ème jour, s'inquiéter !
    6. Chaleur : en cas d'infection, la température autour de la plaie augmente en comparaison avec le reste du corps.
    7. Température du corps : jusqu'à 38,5°C les deux premiers jours, puis doit baisser, sinon suspecter une infection.
    8. Dissémination de l'infection par ligne rouge le long du membre et/ou par ganglions (boules) en amont de la blessure. Vérifier leur taille à l'aine sous les genoux, sous les bras puis à leur opposé du flanc du blessé.
    9. Refaire le pansement tous les jours pour surveiller ces signes.


      Truc pour stériliser soi même du matériel : dans une casserole, pression avec de l'eau pendant 15min.

      Suture :
      Ne faire des points de sutures que si les points suivants sont réunis :
      1- La plaie est parfaitement propre.
      2- moins de 6h écoulées depuis l'accident.
      3- les tissus ne sont pas écrasés, la plaie est franche.
      4- Il est possible de rapprocher les bords de la plaie.
      5- La plaie n'est pas profonde : <à 1,5cm
      6- Vous maîtrisez la technique de suture et vous sentez capable de le faire.

      Truc : si la plaie est petite, possibilité d'utiliser des fourmis rouges pour la suture ou des sangsues.
      Pour ces dernières, lorsqu'elles seront gorgées de sang elles tomberont, aussi ne pas les arracher, car cela serait pire.
      De plus, sur leur mâchoire un liquide antiseptique et cicatrisant aide à la fermeture.



      DIARRHEE
      C'est simplement la " turista " du voyageur. C'est pénible et agaçant, mais souvent incontournable… en raison du changement de climat, de régime alimentaire, du stress de voyage ou en raison des médicaments ingérés (anti-paludéen, par exemple.) cette forme est la diarrhée d'acclimatation. comme toutes les autres, il faut bien s'hydrater.

      Origine générale : elle vient d'une bactérie ou de substances toxiques qu'elle sécrète. Celles-ci se retrouvent dans l'eau ou l'alimentation souillée, préparée par un individu sain ou malade dont l'hygiène n'est pas constante.
      Exemple ne pas se laver les mains après les selles.
      Transmissibles aussi par les animaux.

      Pour l'éviter :
      - ne boire que l'eau en bouteilles scellées ou de l'eau bouillie.
      - Eviter les glaçons trop souvent faits avec de l'eau mal propre.
      - Eviter les fruits et légumes non lavés ou non pelés.
      - Ne pas manger de viande ou de poisson crus
      - Eviter les laitages non pasteurisés
      - Eviter les plats cuits et juste réchauffés.


      Remarques :
      - Commencer par considérer que l'eau est contaminée, vous prendrez ainsi les bonnes précautions
      - les aliments venant d'être cuits ne présentent pas de danger.
      - Prenez suffisamment de pilules désinfectantes pour l'eau.
      - Bien se laver les mains
      - Pour se laver les dents utiliser de l'eau en bouteille.

      Traitement :
      - tout traitement de la diarrhée commence par une réhydratation : buvez donc de l'eau propre!
      - Aux médicaments : procurez-vous des médicaments locaux, ils sont souvent mieux adaptés aux germes du pays.
      - Les antibiotiques viennent en dernier recours.

      Remarque : une diarrhée peut évoluer et empirer ;
      les premiers symptômes sont les hallucinations et les aberrations sensorielles dues à la déshydratation. Dans ce cas, faites vite appel à un docteur. Le choléra pourrait vous avoir surpris. PRUDENCE !


      CONSTIPATION ET HEMORROIDES

      Constipation Prévention :
      - beaucoup boire
      - manger des fibres végétales (grains d'orge grillés, salades -bien lavée-, du son…)
      - prendre le temps de s'installer confortablement pour déféquer…
      - éventuellement s'aider de suppositoires de glycérine.

      Traitement pour se libérer le gros intestin :
      - un peu de lait caillé
      - des figues trempées
      - sinon solution médicamenteuse ; microlyss®.

      Traitement des hémorroïdes :
      Tout d'abord ce n'est pas une honte, cela peut arriver à n'importe qui.
      Les petites boules de sang se forment aussi avec le stress et les perturbations rectales.
      Surtout éviter:
      - de rentrer dans le cercle vicieux de la constipation qui entraîne une peur d'aller aux selles à cause de la douleur.
      - éviter les suppositoires, qui ont souvent des effets indésirables et allergiques.
      - Le mieux reste des traitements simples tels que se nettoyer après la selle avec de l'eau et non du papier qui est irritant
      - Si elles deviennent bleues, dures et irritantes, c'est une thrombose hémorroïdaire. Ce n'est pas grave mais gênant.
      Calmez la situation à l'aide de neige, glace ou eau froide dans un sac plastique. Le caillot se résorbe et souvent un saignement peu grave arrive c'et un soulagement bienvenu.
      Si, et seulement si, vous trouvez une personne qui peut l'inciser avec toutes les précautions d'usage (désinfection de la lame, de la zone, etc.) faites-le, cela apporte un soulagement immédiat.



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