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		CARNET DE ROUTE N° 2/6
					" SUR LES TRACES D'ELLA MAILLART - CARNET DE GEOPOLITIQUE - "
				2 MAI 2000     BISCHKEK   Douchanbe peuplée de Tadjik (55%),Ouzbek (23%), Russes (11%) et d' une minorité de coréens et d'allemands. Air sec, le brouillard afghan gris et poussiéreux s'est abattu sur la capitale, l'eau est restreinte, coupée ou boueuse. Le pays s'attend à une nouvelle sécheresse, similaire a celle de l an dernier qui avait ravage les 3/4 récoltes. A vingt kms, des échauffourées ont éclatées et le terrain a glissé. Le Tadjikistan est connu pour séparer le naturel du surnaturel. Si le Yeti existe, c'est certainement ici. Depuis qu'un météore s'est écrasé voilà plus de 10 millions d'années et a laiss e un cratère connu aujourd'hui sous le nom du Lac Kara Kul. 9/10 ème du pays est couvert de montagnes. La moitié, dont les 10 000 km2 de glaciers, est à plus de 3000 mètres de hauteurs. Ce pays se mérite et l’on ne vient pas la par hasard. Le Tadjikistan est deux mondes complètement différents. A l'Ouest, frontal ier avec l'Ouzbékistan, 5 millions de personnes se partagent un territoire de barrage hydroélectrique et de culture intensive de coton. A l'est, c'est la région sauvage de Gorno Badakhshan, vaste, très élevée pics à plus de 7000 mètres et peu peuplée. C' est le toit du monde bordé par la Chine, le Khirghistan et l'Afghanistan. Le Tadjikistan est une des anciennes républiques de l'ancien Union soviétique. Son peuple est indo-européen et sa langue d'origine perse. Contrairement aux autres Républiques d'Asie centrale qui se sont tournées vers la Turquie depuis 1991, le Tadjikista n s'est naturellement orienté vers l'Iran et l'Afghanistan. Le pays a du faire face à une guerre civile de 1992 à 1997 qui a fait prés de 50 000 morts et plus de 100 000 invalides. Comme le rappelle Guillaume Henrard dans « Tadjikistan, nouveau grand Jeu de l'Asie centrale », les Tadjiks sont installés dans des zones où n'ont cessé de se heurter des intérets impériaux rivaux: l'empire russe contre l’Empire anglais, l'ex-URSS contre les pays pro-occidentaux comme le Pakistan, la guerre d'Afghanistan... Certes, le Tadjikistan n'est pas le centre du monde mais force est de constater que beaucoup de grandes puissances s'y affrontent directement ou indirectement. Dans ce nouveau grand jeu qui voit s'opposer la volonté russe de demeurer présente dans des territoires de l'ex-URSS et la volonté américaine de désolidariser les ex-républiques soviétiques de Moscou, le Tadjikistan est un morceau de choix. L'enjeu actuel est le contrôle de l'Asie centrale à l'intersection des régions himalayennes: Pamir, Tian Chan, Xinjiang, Tibet... (Ce sont justement ces régions qui m'attirent et qu'Ella Maillart a traversé voilà 70 ans… mais nous y reviendrons plus tard !). Le président Tadjik Rakhomonov a tenté sans succès d'établir un consensus national pour mettre fin aux rivalités des factions régionalistes. Le conflit actuel s'explique par l'absence de sentiment national unitaire tadjik. Le Tadjikistan n'arrive pas à assurer la forme de l'Etat Nation que le système soviétique a conféré aux autres ethnies titulaires. Le Tadjikistan est la plus pauvre République d'Asie centrale. D’après l’indicateur de développement mondial il est à la 110ème position sur 174 pays… Le PIB par habitant est de 290$ (France 23480$). Le salaire mensuel moyen est de moins de 9 dollars. Et 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté. 41% des enfants souffrent de carences alimentaires et 17 % de m alnutrition grave. La chute de l'économie russe a laissé le pays incapable de pourvoir une assistance sociale (santé et repas) pour les plus démunis. Face à la canicule qui s’abat, le pays s’attend à une nouvelle pénurie d'eau. Cela aura des conséquences très grave sur l'agriculture, l'alimentation et la santé d’autant plus que les rares points d'eau alimentés sont pour la plupart pollués. Seul 1/10ème de la population rurale a accès à de l'eau potable provoquant diarrhées, typhoïde et malaria. A cela s’ajoute la culture du coton qui exige une gran de irrigation pour une faible superficie de terres cultivables et une vétusté des infrastructures… Outre la sécheresse, le pays est également confronté à un autre problème celui les mines antipersonnelles. Si les pays d'Asie centrale ne produisent pas de mines en revanche ils ont hérité des stocks laissés par l'ancienne union soviétique. Et seul le Ta djikistan a signé la Convention d'Ottawa en 1997 sur l'interdiction d'utiliser de stocker de transférer et de produire des mines. Seulement depuis août 2000, certaines mines ont été utilisés par des troupes à la frontière ouzbèque pour arretéer la traversée de la frontière dans la vallée de Ferghana. L'Ouzbékistan, déterminé à ne pas être affecté par la violence terroriste, ferme fréquemment sans raison sa frontière tadjik et coupe les réserves de gaz et de pétrole en direction des autres pays limitrophes. La frontière tadjiko uzbeque définie en 1964 n'a pas été démarqué dans son ensemble. Les ouzbèques veulent à présent la délimiter par des mines, sans prévenir les autorités Tadjiks et encore moins les bergers qui continuent de faire brouter leurs troupeaux.     LA PHOTO DU JOUR   Les Sommets et rivieres ne se ressemblent pas. Les Tombes oui.
				L'expédition Paris-Kaboul. Dernières infos sur l'Afghanistan avec Le Point
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