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    CARNET DE ROUTE
N° 52/58
 
     
     
" SIBERIE - INDE: sur les traces des goulags "
     
   















 
 
 
18 au 24 mars 2007 / a Luang Prabang, LAOS.
 
 
“Bouillon d’inculture”

 


Un air de romantisme se dégage dans la capitale royale, Luang Prabang. Etape culturelle incontournable, il ne pouvait y avoir de meilleur endroit pour décider de l avenir de cette épopée. Continuer a pied ? En bateau ? A bicyclette ? Décision a prendre e
ntre hamac et musées.

Les marchands de soie et d’épices sont remplaces par des marchands de vacances. Les touristes étrangers arrives de thailande, échouent sur les bords du mekong comme des baleines perdues sur les plages de l’atlantique. Ils ne meurent pas au soleil mais d’
ennuie culturel dans les rues coloniales, aux maisons a colonnes et entre deux temples. Ils sont perdus comme en atteste les marcels et tongues de rigueur sur les plages Thaïes qui sont des plus mal venus ici. Pourtant l’administration de la culture et d
u tourisme s’est fendue de posters définissant les règles de conduites : pas de tenues incorrectes, pas de débauche amoureuse, pas de chaire apparente au dessus du nombril, au risque d’être toise mais surtout d’être en contravention avec les règles de bi
en séances Lao. Pas du conservatisme outrancier mais juste une société encore traditionnelle ou le corps n’est pas un être « un outil de débauche mais l’enveloppe de l’âme propre» (Novice Simaphone, 22 ans, Luang Prabang).

Voir autant de gens, de chair… (oui c’est agréable…), entendre tant d’accents et de langues différentes, voir des bars, des restaurants, des magasins pas destines à l’usage des autochtones mais au tourisme, voila le choc de la semaine. C’est une rentrée
par la petite porte dans notre monde occidental, avec tout ce qu’il n’a pas de meilleur. C’est un drôle de retour sur une planète oubliée depuis tant de semaines. La civilisation m’est certes agréable mais sa rencontre est parfois violente. L’envie de fa
ire connaissances est tempérée par la fragilité qui anime le survivant et sa peur, de ne pas savoir où il est et de ne plus être seul. Etrange mélange d’amour bêta pour ces inconnus et de protectionnisme individuel incontrôlé.

Les touristes français sont partout. Les yeux fermer, on pourrait faire un bon en arrière de 50 ans. Les anciens laos parlent encore notre langue, et les panneaux des administrations et organes d’Etat, sont écrits en français. Les costumes en lin de ces
messieurs, coiffes de leur panama, et les femmes caches sous des ombrelles claires en papier de riz, transpercent mes rêves, comme si j’y étais. Une angoisse soudaine me saisit, les yeux fermes, des gens dans la rue, je ne suis plus en sécurité… ne pas ê
tre vu, surtout ne pas être vu… les réflexes persistent.

Retour a la civilisation, d’autant plus étrange que le voyage est source de connaissance.
La terrasse d’un ‘café français’ aura servi de lieu d’enquête improvisee. De table en table, interrogeant 15 personnes je sonde la connaissance historique de ces touristes de tout ages et tout bord. « A quel parti appartient le gouvernement actuellement
au pouvoir? », « la France, l’Angleterre ou les USA ont-ils menés des guerres ici ? », « y a-t-il eu des camps de re éducation au laos ? », « sommes nous dans une monarchie constitutionnelle ? ». Toutes les réponses figurent dans leurs guides de voyage
poses sur la table, pourtant les réponses sont accablantes. « Je ne sais pas… », « Ah bon… !!??» a grand renfort d’yeux qui roulent et de bouche en cul de poule on me répond « mais pourquoi y a des drapeau rouge avec la faucille et le marteau ? ». Le plu
s beau sera « Ah bon… je pensais que les français étaient partis en 1989. Aah… mais c vieux alors, c’est dommage » (Linn, 37 ans, Norvégienne, Chef de projet)

Bref on vient ici mais on sait tout juste qu’il n’y a pas la mer. Un peu comme si c’était l’extension logique d’un séjour en Thaïlande parce que le guide s’appelle « south east asia » … Tant de désintérêt est choquant. Pour les fuir je décide de trouver
une pirogue est de continuer au calme sur le mekong en direction de la capitale.

La Mémoire en prend un coup… les morts doivent se retourner dans leur tombe… Mais moi aussi il m’aura fallu 5 jours pour me décider à visiter un musée… et 10min pour le parcourir. Y avait trop de monde, j’ai plus l’habitude…


 

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