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    CARNET DE ROUTE
N° 42/58
 
     
     
" SIBERIE - INDE: sur les traces des goulags "
     
   















 
 
 
14 au 20 janvier 2007 / Chan Ing, Sichuan, CHINE.
 
 
“La réalité derrière le brouillard”

 







Le brouillard du Sichuan m’a permis de comprendre un peu mieux la RPC. Je n’avais rien d’autre à voir que mes pensées.




Ces semaines passées dans le Sichuan sont propices à laminer le moral. Il varie selon l’épaisseur des nuages et du brouillard..

Je comprends d’autant mieux maintenant les taux élevés de dépressions hivernales connues dans nos contrées… Mais il faut se rendre à l’évidence: des semaines continues sans voir le soleil c’est épuisant. On devient pale, et les idées s’assombrissent. On
se décale doucement dans le rythme de la journée, car le peu de lumière détraque l’horloge intérieure: manger ou dormir requièrent de regarder sa montre. Alors on s’efforce de se fixer des objectifs à court terme pour tenir et oublier son triste environn
ement. En plus la pluie est souvent présente avec sa copine la boue. Un simple regard de biais ou un “hello” tenté par un jeune au détour d’un village dans la perspective d’être sympa, agace. Bref on est de mauvaise humeur.




Comment y remédier? Quitter ce coin vite fait, trouver le soleil et arrêter de parler de ce sujet car ça ne fait pas avancer le schmilblik.




C’est en fin de semaine que le plaisir a ressurgi. Quittant ma foret subtropicale,je suis rentré dans une foret de bamboos, parc naturel au confin du Sichuan et du Yunnan. Le brouillard était toujours présent mais un coté mystique se dégageait des falais
es et le silence était aussi profond que les vallées. On aurait dit une mer de plumeaux.




A l’image de cette mer de bamboo, depuis un petit moment il me semble clair que la chine est fascinante. D’autant que mes déambulations me promènent de la campagne à la ville, des cites Han aux villages ethniques.

Parmi les raisons de cette fascination, il y a la rupture avec nos repères et les extrêmes atteint par le pays.

.

Sur le plan politique la chine est calme mais rigide. Elle fait son chemin parmi les plus grandes nations de la planète et vue de l’intérieur on peut facilement se laisser croire que ce sera la prochaine super puissance: son développement, sa richesse, s
a volonté de le devenir (l’énergie mise dans la préparation des jeux olympiques est incroyable) .




Elle est aussi anti-conformiste et s’impose avec intelligence et provocation: comme par exemple cette semaine avec le lancement du missile ‘anti satellite’. Elle n’a pas respecte les conventions et usages internationaux en la matière mais ça lui a donne
1) l’effet de surprise et 2) de proposer une négociation sur le sensible terrain des armes spatiales avec la force de l’avantage. Elle rentre ainsi dans le club fermé russo-americain et en transforme le paysage.




Économiquement aussi, “le parti communiste chinois, dévoué à développer à n’importe quel coût l’économie ces dernières années, vient mercredi de décider d’une nouvelle politique qui met l’accent sur le gestion des contres effets d’un développement refrén
é” selon le New York Times. Si dans nos pays la politique n’a pas de courage, ici elle peut faire des virages extraordinaires sans s’embarrasser des antagonismes générés.




Je voyais aussi dans la presse chinoise anglophone que des officiels reconnaissent que le système de parti unique induit une corruption endémique. “Que l’accumulation de richesse par des personnes qui ont un pouvoir politique a aidé à transformer la Chin
e” d’une société des plus égalitaire qui existait dans le monde “à l’une des plus injuste, avec un écart croissant entre la richesse rurale et urbaine”. Propos à double titre incroyable de lucidité et de courage politique: 1- d’assumer de le dire 2- d’ac
cepter que (inacceptable pour nous) le mélange du politique et du ‘business’ aient des valeurs positives de développement.




L’argent est un atout maître maintenant alors lutter pour des concepts plus égalitaires sera difficile, mais le pari est passionnant. Car selon le directeur d’un cybercafé, “les officiels locaux, préfèrent vraiment plus générer de la croissance que de lu
tter contre des concepts abstraits” comme l’égalité sociale…




Je passe les yeux grands ouverts sur cet extraordinaire théâtre, heureux d’en croquer un bout et ne fuyant plus l’idée que la Chine est un pays pauvre (800 millions de paysans) qui doit régler des problèmes de pays riche. Mais avec tellement plus de rich
esses.




Texte de Cyril Delafosse-Guiramand

Soutien informatique Guillaume Tourlourat

 

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