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    CARNET DE ROUTE
N° 54/58
 
     
     
" SIBERIE - INDE: sur les traces des goulags "
     
   















 
 
 
25 au 31 mars 2007 / de Paxcok à Vientiane, LAOS.
 
 
« Dans les bras d’Enki » - [2/2]

 


[…suite]

Un matin dans une lagune, réveillé par un pêcheur sur un banc de sable, il observe nos poignés dépourvus de porte chance. De sa poche il tire du fil de laine rose et improvise un Baci, pour appeler la tolérance des esprits. Les mains jointes (« nop » en
lao) montées vers le front et la tête inclinée, il nous attache ses rubans aux poignés. Du même geste pour saluer, ou pour prier, nous sommes protégés. Il disparaîtra dans la brume aussi silencieusement qu’il est arrivé, sur la pointe de sa pirogue, la p
agaie caressant l’eau.

Un vrai mirage. On a l’impression d’avoir rêvé. Il a vu les « falangs » (étrangers) seuls sur une pirogue loin de tout, bien l’en a pris. Il est un rappel important, de la force de la nature. De tout façon, nous ne passerons que si elle le veut bien, car
le fleuve parait doux mais il rugit régulièrement. Depuis mai 2006, nous ne sommes que des emprunteurs ponctuels et l’esprit est vraiment au respect des valeurs des zones traversées. Ca n’empêche, la peur persiste, la terre est ferme et le fleuve tumult
ueux. Sans parler du monstre des rapides, le « Nguak », un serpent de rivières qui aime bien la chaire blanche.

Alors pour éviter de sombrer on écope, à un rythme soutenu. Le geste est notre montre. Inutile de compter, le niveau monte seul et vite. Et les rapides se rappellent a nous de façons impromptues, juste le temps de serrer les fesses et d’avoir peur. Même
pas le temps d’hésiter, encore moins d’espérer que tout ira bien.

Après les rapides, le réconfort vient du calme (annonçant la prochaine tempête sûrement) sur les rives. Les hommes et les femmes (souvent belles), le soir venu, se lavent à la rivière. Mais excepté les jeunes enfants, ils ne sont jamais nus. Les femmes
se lavent avec leur pagne. Les hommes avec leur culotte. Quelle vie de bohême, au chaud des tropiques. Les pieds dans l’eau au moment de jouer avec les enfants je me rappelle les propos de Ting, un moine : « for Lao, the Head is high, Feet are low. Do no
t touch heads with your hands and do not gesture with you feet.”

Le soir, l’habituelle soupe chinoise ou les poissons grillés passés, il ne faut pas établir le camps trop prêt de la frontière Thaïe, sous peine de complications avec les douaniers... C’est d’autant plus dur quand la frontière passe au milieu du fleuve e
t que chaque rive est ‘no man’s land’…

Dans un soudain sursaut, je décroche de mon nuage et me rappelle qu’avec l’arrivée prochaine, je devrai me faire connaître auprès de l’ambassade de France ou des services de l’armée française… Encore faut il arriver à Vientiane avant que la pirogue ne co
ule… dans le Mékong, le dernier vecteur d’une échappée actuellement réussie…


Texte de Cyril Delafosse-Guiramand
Photos Mathias Ducrot / Cyril Delafosse-Guiramand



 

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