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    CARNET DE ROUTE
N° 14/58
 
     
     
" SIBERIE – INDE: sur les traces des evades du goulag "
     
   















 
 
 
du 16 au 22 juillet 2006 / YAKUTSK – KHANDIGA – ULU, RUSSIE
 
 
“ Theorie de la relativite: revision ”

 

On aimerait bien avoir une seule reponse quand on pose une question. C ‘est pas toujours evident!

Ces quelques jours a Yakutsk nous ont permis de reposer nos chevilles et talons blesses. C’etait aussi l’occasion de faire un point sur ces presque deux mois passes en russie, prendre conscience de notre chance, realiser les epreuves a venir et s’organis
er pour ne pas perdre de vue l’objet de l expedition: les goulags. C’est aussi l’opportunite de constater des differences culturelles.

Dans les 8 derniers jours, nous n’avons dormi que chez des hotes qui sans nous connaitre, nous ont donne le gite et le couvert, nous donnant meme parfois leur chambre en refusant que nous fassions usage de nos sacs de couchage. Serait-ce encore possible
en France? Cela nous semble tres loin de la mentalite actuelle. Et ici, est-ce a cause des grands espaces, des distances, de la faible densite, du petit nombre de touristes, des melezes, de la phobie de l’ours? En tout cas, qu’ils aient les yeux brides o
u l’air indo eurporeen, qu’ils boivent du the, de la biere ou de la vodka, rien n’y fait, l’hospitalite est une vertue nationale.

Une autre difference qui nous fait beaucoup rire, et qui est probablement liee a la barriere linguistique, est l’illogisme de certaines reponses. Exemple: Cyril demande a un passant dans un village paume pres de Khandiga, au bord de la riviere Aldan en a
ttendant le ferry:
“ ou se trouve le magasin s’il vous plait? ” pointant le bout de la rue, on lui en indique un auquel il se rend. Il est ferme. Il redemande, on lui en indique un second. Ferme aussi. Finalement il precise sa question: “ou est le magasin ouvert?”. On lui
en indique alors un d’ouvert. Comme on est dimanche on me poserait la question, je montrerai logiquement celui qui est ouvert, ici non. Pourquoi? On ne sait pas.

Au ‘Kaffe’ (resto routier), on nous donne la carte d’office, il n’est alors pas rare que dictant notre choix, il n’y ait qu’un plat de disponible. “Pourquoi nous donner un menu alors?”

Cette relativite s’exprime partout. A croire qu’il faut absolument nous donner une reponse, quelle qu’elle soit. Ainsi, avant d’arriver a Khandiga de Tomtor, nous demandons dans notre pietre russe, s’il y a des musees sur la repression dans les prochaine
s villes. La reponse est claire et repetee, il n’y a RIEN jusqu’a Yakutsk. 600km plus loin, en cherchant le fameux musee, on nous dit qu’il faut retourner a Khandiga car Yakutsk n’etait pas un centre de Guulags. La rage au ventre nous devons nous farcir
le retour en arriere, en bus cette fois, pour a nouveau entendre, que le ‘grand musee’ n’est pas a Khandiga mais a 70km encore plus loin. On en rigole apres mais pas sur le moment!!

Et puis il y a cette conception de la distance qui differe de la notre. Comme Tayara, cette etudiante en langue etrangere, russe mais de type Yakute les yeux tres brides et la peau blanche, que nous rencontrons dans le bus. Elle fait 6000km jusqu’a Saint
Petersbourg (Russie) puis 7000km supplementaires jusqu’a Seoul (Coree du Sud) pour etudier l’anglais. Elle a vingt ans et ca fait 4 ans qu’elle n’est pas rentree chez elle. On lui aurait bien demande de nous servir de traductrice au fameux musee, mais o
n a pas ose. Pourquoi? Car elle aurait surement accepte bien qu’elle n’ait pas vue sa famille depuis tant d’annees.

Pendant l’interview sans traducteur,donc, de Valentina Gerdun (une vraie “antusiast” = passionnee) elle mentionne l’existence d’un ancien prisonnier. Et nous raconte son calvaire, soutenu par des images video decolorees et de mauvaise qualite, mais passi
onnantes. Elles nous rappellent qu’etre malade dans un camps c’etait signer son arret de mort.

Finalement les maux pour lesquels on recherchait un hospital ne devraient rien representer face aux ennuis de sante des prisonniers. Par precautions nous allons quand meme faire soigner nos pieds en peine.
Dans un hospital conseille, nous sommes accueillis par un jeune orthopediste en blouse bleue. Cyril lui montre son tendon du pied droit en retirant chaussures et chaussettes. Le jeune medecin acquiesse : “ah oui c’est inflamme.” Un autre homme penetre al
ors dans la piece, verrouille la porte et lui ordonne de se deshabiller integralement. On passe soudain d’un hospital public de medecine traditionnelle a une medecine parallele ou le diagnostique et le traitement sont realises par sensibilite des energie
s du corps et application des mains sur les noeuds des meridiens: le medecin lui masse le foie pour soigner sa cheville. On y croit ou on y croit pas, en tout cas on est dans un hospital public.

Cette republique de Yakoutie marque vraiment sa difference, c’est une autre Russie, c’est un voyage dans le fantastique auquel aucune reponse simple ne peut etre donne.

Guillaume et Cyril par Internet


 

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