|
|
|
|
|
|
|
|
cliquez pour
version Française |
|
|
siberie_inde_goulag |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CARNET
DE ROUTE
N°
16/58 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
" SIBERIE – INDE: sur les traces des goulags
" |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
du 30 juillet au 05 aout 2006 / NERYUNGRY-SEVEROBAIKALSK, REPUBLIQUE BOURIATE, RUSSIE.
|
|
|
“ 70 jours deja ”
|
|
Pres de 4600km nous separent de Magadan (notre point de depart sur les Traces des Evades du Goulag) de Severobaikalsk. Or malgre tout ces kilometres les rencontres avec l’Histoire, ses murs et ses evades, furent rares. Raisons et solutions.
L’heure de la synthese est arrivee car nous venons de passer plus de 25 poles de camps (ou direction de camps) depuis Magadan sur la “route des ossements” et vers le Bam.
Or si nous nous sommes engages sur les traces des evades du goulag, pour retrouver leurs vies et inscrire leur route dans l’Histoire comme refus du totalitarisme, ces premiers mois sont riches en deception.
Tous les recits d’evades que nous avons pu croiser, avant de nous rendre dans la Kolyma, ont ete une fois sur place, nie, refuse, voir meme dementi.
D’abord il y a un refus general de considerer d’eventuelles evasions de la Kolyma. Car jugee impossibles.
Puis contrairement a ce que l’on avait lu et pense, si jamais une evasion avait eu lieu les evades ne seraient pas alles au Sud mais ils auraient probablement pris plein Est vers le Detroit de Bering pour rejoindre l’Alaska dit-on ici. Cette eventualite , nous semble improbable: la guerre froide n’avait pas commence en 1940 mais cette region etait deja ‘sur-gardee’ par les deux nations, reduisant la possibilite d’envisager un passage incognito.
Mais surtout, notre marche dans cette region nous a montre combien hors d’un sentier ou d’un chemin, la progression est impossible en kolyma. Le vide humain (qui pouvait etre a l’avantage de l’evade) devient tres vite une contrainte majeure. Le froid est saisissant en hiver (-50degres) et l’ete les marecages (donc les moustiques aussi) rendent la progression lente et penible aneantissent de ce fait les maigres espoirs de trouver de quoi se nourrir.
N’oublions pas qu’un prisonnier est toujours en carence alimentaire, faible parce que mal nourri.
On nous a regulierement raconte ce terrible chatiment, propre a la Kolyma: un detenu recalcitrant est attache nu a un poteau. En 24h l’homme est mort, vide de son sang par les moustiques.
Le sens de l’expression “le procureur vert” prend donc toute sa valeur: s’evader de la kolyma est presque impossible (“Presque” car il parait que rien n’est impossible).
Alors, nous avons marche, sur cette extraordinaire “route des ossements” (“Road of bones”) longue de 2139km, ou tous les 15km un sous-camps d’environ 200 detenus construisaient et entretenaient la ‘trace’ qui reliait le Grand Est des Mine d’or au reste d e la Russie.
Chacun de nos pas se fait sur le cadavre d’un detenu (et ca n’est pas une image, vu le nombre de detenus envoyes la bas), mort d’epuisement, de froid, de faim ou execute pour “tentative d’evasion”.
Dans ce terme se glisse tout un registre de possibilites: la vraie tentative d’evasion, mais aussi la provocation d’un garde zele (ou qui s’ennuie) qui jette un bout de pain hors de la zone et demande a un prisonnier de le ramasser. S’il refuse d’y aller , le maton le fusille pour refus d’obtemperer. S’il y va, le maton le fusille pour tentative d’evasion. Mais dans les deux cas, il tire un 2eme coup en l’air pour la sommation reglementaire…
Mais cette route reste silencieuse. Car si nous pouvons situer les camps grace aux cartes, au GPS mais surtout aux autochtones, il n’en reste rien. 99% est detruit, mange par la nature, les feux de forets, les bulldozers au point de n’en rien laisser. Se ul, a notre sens, un pauvre 1%, peut constituer la memoire: mais encore faut il savoir lire, ces ruines difformes, ces champs jaunis et si semblables aux autres, reconnaitre ici ce qui aurait pu etre une cheminee. Car des barbeles, des miradors, des bara ques, il ne reste pratiquement rien non plus… C’est toute la memoire qui s’efface.
Une personne non avertie, passerait de plaines en vallees, trouvant les paysages magnifiques: a l’instar de deux motards allemands qui venant de faire 1400km sur la “route des Ossements” nous demandent quand est ce qu’elle commence.
Ca n’est qu’au sud d’Aldan que nous vu notre premier camps en bon etat. Vassilievka est sur les 6 camps que nous avons vu, le plus parlant. Il n’y a pas de doute, tout y est pour marquer les esprits. Mais pourquoi est il encore sur pied alors que la seul e route de connexion entre le sud et le nord passe au bord du camps? Surement grace a cette combinaisons de facteurs: il a ferme recemment autour de 1974; c’etait une zone interdite auparavant; il n’extrayait pas d’or; mais de l’uranium et donc est encor e radioactif…. Seule la nature a repris ses droits laissant claires les marques des Hommes et de ses mines.
Ce camps a marque la fin de la zone des goulags du grand Est. Afin de continuer notre quete sur les camps et ses evades, nous decidons d’operer une “translation vectorielle” imprevue de 1200km vers l’Est en conservant la meme latitude.
Usant le BAM (ligne Baikal Amour Magistral), lui meme construit jusqu’a la mort de Staline par les seuls Zeks, pour rejoindre un autre pole de Goulag, nous prenons la direction de Severobaikalsk au nord du Lac Baikal.
Du camps minier de Akukan, nous recommencerons notre marche plein Sud en direction de la Mongolie. C’est un camps duquel furent constatees des evasions.
Nous tenons a remercier particulierement pour leur soutien:
- Cyril et Cecile du "Vieux Campeur" d'Albertville pour leur disponibilite
- "Chez Le Gaulois" de Courchevel 1650
- "E-sat" pour sa confiance eternelle sans qui ces carnets ne seraient possibles
Guillaume et Cyril Par Internet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L'expédition
Paris-Kaboul. Dernières infos sur l'Afghanistan avec Le Point
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Copyright
: Association Taklamakan n° 0691044600 chemin de borne, villemertin
73350 BOZEL webmaster@taklamakan.net
|
|