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		CARNET DE ROUTE N° 40/58
					" SIBERIE - INDE: sur les traces des goulags "
				31 décembre au 6 janvier 2007 / UanYuan, Sichuan, CHINE.     "silence on marche"   On pourrait dire "parler fort comme un chinois" mais attention, pas sur tous les sujets. Politiquement incorrect s'abstenir... En Russie lors d'interviews sur le sujet des goulags, on craignait un silence retentissant. Mais c'est sans comparaison avec ici. Voila deux mois que je traverse la Chine du nord vers le sud. Et les seuls remarques ou commentaires sur d'éventuels évadés qui auraient traversés la chine ou sur l'histoire de cette période, je les ai eues "off the record", à la volée. Des que je fais demande "officielle" à quiconque, de poser la camera ou le micro, les réponses varient de "je vais réfléchir à ta question" à "non je ne souhaite pas en parler". Mais pourquoi? j'ai peur de dire des bêtises... Que la question soit compliquée: as tu déjà entendu parler de POW (Prisoners Of War = prisonniers de guerre)? y a il eu des POW entre pendant la guerre entre la Chine et le Japon? des évadés ? et les violences du communisme de Mao? Ou que ma requête soit simple: " peux tu me raconter l'environnement dans lequel se trouverait un 'blanc' s'il était ici en 1940? " il verrait des champs et une grande muraille car la ville n'était pas aussi grande". Que ce soit au musée d'histoire avec un docteur en histoire ou dans une université. Que ce soit en compagnie d'étudiants ou d'une guide de musée. Silence total. Les seuls qui lâchent des choses sont des entrepreneurs mais qui se ravisent après la discuss ion non enregistrée et me font jurer de ne rien dire de leur propos. Alors que se passe t il? En synthèse tous me disent, que "la vie est meilleure maintenant et que ça sert à rien de gâcher ça". Et ils complètent en général, "on a appris à se taire sur toutes les questions politiques et l'histoire contemporaine bien trop compliquée. Nos parents nous ont dit que certains sujets ne pouvaient être mentionnés. Ça laisse des traces même aujourd'hui". L'histoire que j'entends s'arrête à la dernière Dynastie en 1920. Après tout ce qui concerne la guerre entre PCC et Kuonmintang et la guerre contre le Japon n'existe pas dans leur expression. Juste à la télé. Seul les jeunes de 20 ans, cloués sur les ordis en réseau des cyber café à s'entre tuer à Counter Strike et à chatter avec QQ l'équivalent chinois de Skype ou Messenger, répondent aux questions car ils n'en savent rien. Pas d'avis... Il y a pourtant de plus en plus de communistes aujourd'hui. Plus de vrais volontaires qu'avant non, je demande? On est passe de 64 a 70millions en 4ans (de 2001 a 2005). me dit un prof de langue. "Ah bon, en tout cas j'en connais pas autour de moi" me ré pond un chef d'entreprise à l'anglais parfait et il rajoute "en plus 70 millions ça ne représente que 4.3% de la population totale du pays tu sais..." En Somme on a toutes les libertés économiques que l'on veut mais le Politique est encore une chasse gardée. Alors pour s'exprimer et se sentir libre il faut foncer dans le 'business'. Ce chef d'entreprise continue, les seules nouvelles que je lis dans le journal le matin, c'est le Sport: parce que ce sont les seules libres qui viennent de l'étranger. Mais je viens de lire que les journalistes étrangers étaient bienvenus en chine selon Cai Wu, ministre de l'Information "afin qu'ils interviewent et fassent des reportages par eux même avec dorénavant pour seule condition, l'accord de la personne intervi ewée". Il rajoute aussi " je suis sur que vous tirerez de nouvelles conclusions sur la chine [...] et que vos rapports [sur celle ci] seront plus objectifs". Ça vient s'ajouter à la campagne "communicative" lancée par l'Etat auprès de ses officiels pour les pousser à s'exprimer devant les médias, à être plus transparent c'est pas mal non?? lui dis-je. Non attends regarde l'article intégralement, me dit il: cette règle entre en vigueur le 1er janvier 2007 dans le cadre l'encadrement des Jeux Olympiques et si elle n'est prolongée, elle expirera le 17 octobre 2008... Voila, une semaine de plus qui s'écoule, sur la route... et pour de vrai, car je n'ai pas pu trouver de chemins entre les montagnes du Shaanxi et celles du Sichuan, cette fois. Mon ignorance géographique m'a conduit une nouvelle fois dans les bras de la police au détours d'un chemin. Je traversais une zone interdite aux étrangers. Certains diront que c'est possible dans tous les pays. Je pense toutefois que malgré la bonté des gens ici et leur bonne humeur légendaire, certains réflexes restent les mêmes. Le mur du silence est aussi grand que la muraille de chine... pourvu qu'il ne soit pas aussi durable. PS: Bonne Année 2007, allez au bout de vos ambitions!! texte de Cyril Delafosse-Guiramand soutien informatique Guillaume Tourlourat     LA PHOTO DU JOUR   Le 21eme siecle et le moyen age se rencontrent... La Chine n'est pas silencieus
				L'expédition Paris-Kaboul. Dernières infos sur l'Afghanistan avec Le Point
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